
Historique
Conférences PhiloSitué-es
16 avril 2021
Résumé :
En esta conferencia tendremos la oportunidad de acercarnos al pensamiento de la filósofa medieval Cristina de Pizán y, en particular, a su obra La ciudad de las damas, la cual reconocemos como un trabajo importante para el desarrollo del feminismo contemporáneo. Aunque hablar de feminismo en el medioevo parece un anacronismo es importante saber que en Pizán se da inicio a una reflexión de lo femenino, desde la cual la mujer empieza a legitimarse en los campos de las letras y el pensamiento formal.
La ciudad de las damas podemos leerla como otra utopía del medioevo, pero debemos saber que junto al trabajo de ficción y reflexión política, se rastrean asuntos decididamente feministas, tales como: i) la visión de su autora sobre el ser mujer. ii) un uso del lenguaje inclusivo. iii) una desafiante polémica contra escritores reconocidos e importantes cuya obra permite señalar un ataque e irrespeto a las mujeres. Y iv) la defensa explícita e insistente de que la mujer hace muchas más cosas que criar hijos, junto a la cual aparece una recuperación histórica del aporte que las mujeres han hecho a la humanidad.
Así, se espera mostrar como nuestra filósofa medieval es un gran ejemplo de inspiración en la tarea de reivindicación y reconocimiento del papel de la mujer en la academia y en la sociedad.
31 mars 2021
Résumé :
Dans Étrange multiplicité, James Tully utilise la sculpture de Bill Reid, The Spirit of Haida Gwaii pour nous aider à nous représenter ce que serait un véritable dialogue interculturel, dans lequel les participant.e.s s’exprimeraient « selon leurs propres termes », sans que ce qui est dit ne soit ramené par les auditeurs à ce qui leur est déjà familier. Si cette métaphore reste très suggestive, la question de savoir à quelles conditions, dans quels contextes, par quelles méthodes mettre en œuvre un tel dialogue fait toujours l’objet d’importants débats. Dans cette communication, j’aimerais vous présenter la façon dont cette question est posée et débattue par des juristes autochtones qui s’interrogent sur le bien-fondé et sur les implications de l’idée de (re)présenter des traditions juridiques autochtones dans un contexte allochtone, notamment dans le contexte de l’enseignement en faculté de droit. D’une part, comment présenter « selon ses propres termes » une tradition juridique autochtone d’une façon qui la rende compréhensible pour des allochtones sans réduire pour autant sa différence et sans qu’elle se retrouve assujettie au droit civil ou à la common law? Un tel projet est-il envisageable dans un contexte qui reste grevé de rapports de pouvoir profondément inégaux? D’autre part, qu’est-ce qu’une mise en dialogue des traditions juridiques autochtones et allochtones exigerait de la part des participant.e.s allochtones et des institutions dans lesquelles elle serait appelée à se produire? J’examinerai ces questions en prenant comme principal fil conducteur l’œuvre du juriste anishinaabe John Borrows.
20 février 2021
Résumé :
Dans son article "Ce que la phénoménologie peut apprendre de la danse", Romain Bigé énonçait un ensemble d'outils offerts par ce courant philosophique afin d'"investiguer sur le mouvement". En reconnaissant cet apport phénoménologique, nous pourrons considérer les contributions ontologiques, épistémologiques et politiques des pratiques somatiques. En ce sens, nous ajouterons à la primauté du corps défendue par Maurice Merleau-Ponty, celle d'une "perception corporelle réflexive" telle que le propose Richard Shusterman. Il décrit la relation entre sa théorie pragmatiste, où il définit le corps à partir du "soma" (un corps vivant et sentant), avec sa pratique de la méthode Feldenkreis qui développe une conscience somatique. Nous étudierons alors la continuité entre le geste ordinaire, à la fois artificiel et fragile, avec celui du geste esthétique. Plus spécifiquement, nous introduirons la "soma-esthétique" afin de montrer comment la danse somatique offre une pédagogie multiple qui peut tendre vers une émancipation à la fois individuelle et sociale. Nous défendrons notamment que la danse somatique donne accès à des conditions uniques afin de favoriser une compréhension incarnée de nous-mêmes, à la fois "témoin" de systèmes d'oppression et "mouveur" en donnant un élan de résistance au sein de l'organisation socio-politique où nous sommes situé.e.s. Nous souhaitons rendre visible les recherches en danse faites par Isabelle Ginot, professeure et praticienne de la méthode Feldenkreis, celles de Barbara Formis pour sa reprise de la soma-ésthétique afin d'illustrer la complexité de nos gestes ordinaires, ainsi que celles de Janet Adler qui propose une compréhension particulière du témoin et du mouveur à laquelle nous ajouterons une dimension politique.
3 février 2021
11 décembre 2020
Résumé :
Does virtual reality involve illusory or hallucinatory experience of things that are not present, or does it involve veridical experience of virtual objects? Philosophers have defended one or other of these options in recent debate. I answer this question by outlining and extending a new theory of illusion and hallucination developed in Macpherson and Batty (2016) and applying it to virtual reality experience. In so doing, I pay attention to a feature of virtual reality experience unduly neglected in the philosophical literature: how it is actually produced. The result is a new account of the nature of virtual reality experience that shows that it is far more complex than extant accounts envision. Extant accounts have assumed a false dichotomy: that the experience is either wholly illusory or hallucinatory or wholly veridical. I show that it involves multiple veridical, illusory and hallucinatory elements related in a multifaceted fashion. Developing this account of the experience in virtual reality reveals important insights into the nature of indirect perception and reveals new forms of illusion and hallucination that any successful theory of perception and perceptual experience must be able to accommodate.
24 novembre 2020
Résumé :
Le corps poétique est une notion proposée par Cathy Leblanc afin de penser la sacralité du corps à partir de sa vulnérabilité et de son irréductibilité, ou de l'impossibilité à en saisir les frontières. Au cours de cette conférence, Cathy Leblanc nous introduira aux "Zollikon Seminare" écrit par Heidegger, en nous proposant son interprétation de ces textes. Il en résulte que "la pensée est liée au corps car c'est à travers lui qu'elle s'éprouve". Par la mise en dialogue de cette idée avec les recherches de la pianiste de talent Marie Jaëll, Cathy Leblanc présente une pédagogie du regard et du geste à travers laquelle le corps nous amène à une pratique et à une habitation poétique du monde au sein duquel nous vivons.
Bio :
Cathy Leblanc est professeure en philosophie à l'Université Catholique de Lille. Les thèmes principaux de ses recherches portent sur la barbarie, la déshumanisation et la phénoménologie heidegerienne. Elle est également impliquée auprès des associations des ancien.ne.s déporté.e.s et organise chaque année un colloque à ce sujet.
14 février 2020
Résumé :
Bio:
Sophie-Jan Arrien est professeure de philosophie à l’Université Laval (Québec) où elle a fondé et dirige le Laboratoire de philosophie continentale. Spécialiste de phénoménologie allemande et française, elle a en particulier travaillé les pensées de Paul Ricoeur et de Martin Heidegger dont elle a traduit certains cours aux Éditions du Seuil. Dans les dernières années, elle a publié L’inquiétude de la pensée. L’herméneutique de la vie du jeune Heidegger (1919-1923), Paris, PUF, 2014 [Prix du livre de l’Association canadienne de philosophie, 2015] ;Marges de la phénoménologie. Percées et lectures de Marc Richir, Paris, Hermann, 2019 (avec J.-S. Hardy et J.-F. Perrier) ; Le jeune Heidegger (1909-1926). Herméneutique, phénoménologie, théologie, Paris, Vrin, 2011 (avec S. Camilleri);Le Montage des identités, Presses de l’Université Laval, coll. Kairos, Québec, 2008 (avec J.-P. Sirois-Trahan); Dossier « Centenaire de Paul Ricœur » (1913-2013),Philosophiques, vol. 41, no 2, automne 2014.
24 janvier 2020
Résumé :
À la suite de l'obtention d'un diplôme de baccalauréat en philosophie à l'UQÀM en 2014, Stéphanie Proulx décide de se réorienter vers l'interprétation en Langue des Signes Québécoise (LSQ). Elle s'inscrit pour l'automne 2015 dans le programme d'Attestation d'Études Collégiales (AEC) «Communication et surdité» au Cégep du Vieux-Montréal, puis, commence sa carrière d'interprète à la sortie du programme auprès du Centre Collégial de Soutien à l'Intégration de l'Ouest (CCSI-Ouest). Le CCSI-Ouest est un organisme au sein du Cégep du Vieux-Montréal qui offre des services d'interprétation en divers modes de communication (mode oral, oral support-signes, pidgin, LSQ) dans l'ensemble des cégeps et des universités de son territoire. Elle y travaille durant 2 ans, de 2016 à 2018, puis, décide de se réorienter à nouveau, cette fois-ci dans le domaine socio-communautaire de l'interprétation LSQ-français. Elle est alors embauchée en janvier 2019 au Service d'Interprétation Visuelle et Tactile (SIVET), tout en continuant de faire des remplacements ponctuels au CCSI de l'Ouest. Maintenant diplômée d'un certificat en interprétation visuelle à l'UQÀM depuis 2018, madame Proulx occupe actuellement le rôle d'administratrice au sein du conseil d'administration de l'Association Québécoise des Interprètes en Langue des Signes (AQILS) et y milite en tant que membre active.
12 avril 2019
Résumé :
18 octobre 2019
Résumé :
Despite controversy over how to conceptualize the notion of autonomy, nearly all theories of autonomy contain a ‘competency’ dimension. The competency dimension includes not only a requirement of well-functioning rationality. It also includes the ability to have what autonomy theorists call ‘effective intentions.’ As Gerald Dworkin puts it, “the idea of autonomy is not merely an evaluative or reflective notion, but includes as well some ability both to alter one's preferences and to make them effective in one's actions and, indeed, to make them effective because one has reflected upon them and adopted them as one's own” (Dworkin 1988). It is often assumed that only psychological impairments – e.g. brainwashing, addiction, compulsion, hypnosis, being under the influence of drugs or alcohol – block the effectiveness of intentions. This assumption supports ‘internalist’ conceptions of autonomy. I draw on literature from feminist philosophy, particularly literature on the phenomenon of ‘silencing,’ to argue that the effectiveness of intentions can be blocked by social and interpersonal conditions as well as by psychological ones. This argument suggests that purely internalist notions of autonomy can’t be sustained.
Bio :
20 septembre 2019
Résumé :
"Are class-based analyses doomed to failure in adequately theorizing race- and gender-based oppressions? My project is to draw attention to the ways that Black women writing and organizing in the Marxist tradition have tackled and centered this question. My focus is on three women: Angela Davis, Claudia Jones, and Louise Patterson Thompson. Each of these women were (or, in the case of Davis, still are) deeply engaged in anti-racist and anti-sexist organizing, and saw these as commitments that were compatible with and mutually reinforcing of their adoption of a Marxist, class-based approach to theorizing oppression."
Bio :
13 septembre 2019
Résumé :
""Those who point out feminist complicity in imperialism are often accused of relativism, and postcolonial and decolonial feminists often take universalizing as the target of their criticism. But if universalism is the cause of feminist complicity in imperialism, a global anti-imperialist feminism is impossible. To make space for an anti-imperialist feminist universalism, I argue that moral universalism is not the problem. Instead, a set of non-normative epistemic habits I refer to as idealization, justice monism, and moralism are."
Bio :
Serene J. Khader is Professor of Philosophy at the CUNY Graduate Center and Jay Newman Chair in Philosophy of Culture at Brooklyn College. She focuses on moral and political issues relevant to women in the global South and is the author of Adaptive Preferences and Women's Empowerment(Oxford 2011) and Decolonizing Universalism: A Transnational Feminist Ethic (2019). She also co-edited the Routledge Companion to Feminist Philosophy
12 avril 2019
Résumé :
"A recent wave of academic and popular publications say that utopia is within reach: Automation will progress to such an extent and include so many high-skill tasks that much human work will soon become superfluous. Some of the prospective gains from the highly automated economy, authors suggest, could be used to fund a universal basic income (UBI). Today's workers would live off the robots' products and spend their days on intrinsically valuable pursuits. I raise two questions regarding this prediction, and I answer both in the negative: (1) Is an increase in automation likely to cause a permanent decrease in the overall number of jobs or work hours and, thus, likely to create the need for UBI? (2) If such a decrease were to occur, would life on UBI in the automated economy be fundamentally different and better than life today? My answers will also provide a rough overview of theories about how income effectively is allocated and how it should be allocated (normatively)."
Bio :
Professeure adjointe de philosophie à l’Université Concordia depuis 2017, Katharina Nieswandt a reçu son doctorat de l’Université de Pittsburgh. Elle a également fait un stage de postdoctorat à l’Université Stanford, au Center for Ethics in Society. Ses recherches concernent l’éthique fondamentale et normative et la théorie politique. Elle s’intéresse particulièrement à la métaphysique des droits et aux questions de la justice économique.
8 février 2019
Résumé :
"I develop a phenomenological account of racialized encounters with works of art and film, wherein the racialized viewer feels cast as perpetually past, coming “too late” to intervene in the meaning of her own representation. This points to the distinctive role that the stereotyped past plays in mediating and constructing our self-images. I draw on experiences of three exhibitions that take Muslims and/or Arabs as their subject matter and that ostensibly try to subvert racialization, while reproducing some of its tropes. My examples are the Benjamin Constant exhibition at the Montreal Museum of Fine Arts (2015); the permanent exposition Welten der Muslime at the Ethnologisches Museum in Berlin; and a sculptural installation at the Leeds City Art Gallery, created in response to the imperial power painting, General Gordon's Last Stand, that is housed there.
My interest is in how artworks may contribute to the experience of being racialized. I argue – drawing on Frantz Fanon's Peau noire, masques blancs – that this is not only a conscious confirmation of the existence of racial stereotypes, but an intensification and amplification in their affective life and embodied effects. They saturate my temporal horizons as a racialized subject, the atmosphere that I breathe, and the structures of practical and perceptual possibility that I can live. Finally, from a critical-race and feminist phenomenological perspective, I ask whether, and how, it may be possible to interrupt this amplification of racial stereotypes by means of aesthetic work itself—opening the way not only to social critique but to different affective relationships to the images of racialized groups."
Bio :
Alia Al-Saji has a PhD in Philosophy from Emory University (2002), following an MA in Philosophy from K. U. Leuven (1995) and a Bachelor of Arts & Science (McMaster University, 1993). She has taught at McGill since 2002. Her work brings together and critically engages 20th-century phenomenology and French philosophy, on the one hand, and critical race, decolonial, and feminist philosophies, on the other. Running through her research is an abiding concern for questions of time and embodiment, the intersection of which she seeks to philosophically elaborate. In 2009, she was awarded a residence fellowship at the Camargo Foundation in Cassis, France, and in 2012 she was a resident fellow at the Institute of Advanced Study in Durham University, UK.
Al-Saji was the Co-Director of the Society for Phenomenology and Existential Philosophy (SPEP), the second largest philosophical association in North America, from 2014 to 2017. She is currently a co-editor of the Symposia on Gender, Race and Philosophy and the Feminist Philosophy section editor of Philosophy Compass.
11 janvier 2019
Résumé :
La colère et la frustration que la femme soumise ressent sont-elles susceptibles de la placer dans une position épistémique favorable? Selon Marilyn Friedman (1986), la réponse est oui : nos émotions et nos états affectifs constitueraient une sorte de « pierre de touche » qui permettrait d’évaluer nos principes moraux. Quel est le rôle épistémique des émotions et plus généralement des affects? Je commencerai par présenter des raisons de penser que les émotions ont un rôle épistémique crucial, car elles sont en mesure de conférer de la justification prima facie aux croyances évaluatives qui en découlent. Je tenterai ensuite de répondre à des objections récentes à cette thèse (Brady 2012). Pour finir, j’esquisserai comment l’approche que je préconise peut être étendue à la connaissance éthique.
Bio :
Christine Tappolet est professeure titulaire au département de philosophie de l'Université de Montréal. Elle est responsable du Groupe de recherche interuniversitaire sur la normativité (GRIN) depuis 2009 et dirige le Centre de Recherche en Éthique (CRÉ) depuis sa création en 2014. Après des études graduées à King’s College London et à l’Université de Londres, et un séjour d’une année au M.I.T., Christine Tappolet a obtenu son Doctorat à l’Université de Genève sous la direction de Kevin Mulligan. Ses intérêts de recherche se situent principalement en éthique, et plus particulièrement en méta-éthique et en psychologie morale. Ses travaux sur les débats autour du réalisme moral et de l’épistémologie morale l’ont amenée à étudier la nature des émotions et leur relation avec les jugements de valeur. Elle est l'auteure de plusieurs articles et livres, dont Emotions, Value, and Agency, publié chez Oxford University Press en 2016.
26 octobre 2018
Résumé :
In the context of ideal theory, the Rawlsian original position has been a standard method for attempting to determine what justice is. The epistemology of justice in the context of non-ideal theory, especially the epistemology of consciousness raising, has been mostly neglected in contemporary philosophy. This paper makes a start on an epistemology of justice by considering how an epistemology of justice differs from a moral epistemology for individual action and explores the role of counter-publics and social movements in ideology critique.
Bio :
Sally Haslanger is Ford Professor of Philosophy in the Department of Linguistics and Philosophy at MIT, and an affiliate in the MIT Women's and Gender Studies Program. She is a specialist of analytic metaphysics and epistemology, ancient philosophy (especially Aristotle), social and political philosophy, feminist theory, and critical race theory. For over a decade she co-edited the Symposia on Gender, Race and Philosophy. She also convened the Workshop on Gender and Philosophy, and the Women in Philosophy Task Force, and served as Director of the Women's and Gender Studies Program at MIT from 2009 to 2013. She received many awards, notably the Guggenheim Fellowship, this year. She is the author of many books and articles. This year, her paper "What is a Social Practice?" was published in the Royal Institute of Philosophy Supplements. In 2017, among others, "The Sex/Gender Distinction and the Social Construction of Reality" In the Routledge Companion to Feminist Philosophy, "Racism, Ideology, and Social Movements" in Res Philosophica, "Objectivity, Epistemic Objectification, and Oppression", In the Routledge Handbook to Epistemic Injustice.
12 octobre 2018
Résumé :
We naturally speak about moral obligations (e.g., “you ought to have kept your promise”) and we speak about epistemic ones and even sometimes what look like aesthetic ones, too (e.g., “you ought to have known that the polls were within the margin of error” and “you should have done better with that painting”). Similarly, we blame and praise people for epistemic and aesthetic transgressions and achievements, as well as moral ones. For these reasons, it is natural to conclude that our moral, aesthetic and epistemic practices should be treated in highly parallel ways, at least when it comes to the realm of holding responsible, praiseworthy, and blameworthy. At the same time, there are clear asymmetries between the moral and epistemic case, and also between the moral and the aesthetic, which might seem to doom any hope for a genuinely parallel treatment. For example, as many have pointed out, unlike actions or omissions, which are central objects of moral obligations, praise and blame, belief does not seem to be the kind of thing one has control over. When it comes to the aesthetic case, many have doubted that we have obligations in the way that we do in the other cases. Further, moral blame has seemed to many to be governed by a number of interpersonal norms that don’t seem to have parallels in either the pure epistemic or pure aesthetic case. Despite these challenges, I argue that the prospects are promising for a unifying framework that applies in all three cases while at the same time leaving room for divergence on some important dimensions. In particular, in this paper, I pursue the idea that one’s degree of blameworthiness or praiseworthiness depends on the quality of one’s opportunity in a given case.
Bio :
Dana Nelkin is a professor of philosophy at the University of California, San Diego. Her main interests in philosophy are free will and moral responsibility, and she also explores their connections to psychology, ethical theory, epistemology, and the law. She has recently taken on the position of North American Representative of the Society for Applied Philosophy and is now an Affiliate Professor of Law at the University of San Diego. She is the author of several books and papers. Among them: The Ethics and Law of Omissions, co-edited with Samuel C. Rickless in Oxford University Press 2017, "Intuitive Probabilities and the Limits of Moral Imagination" (Arseny Ryazanov, Jonathan Knutzen, Samuel C. Rickless, Nicholas Christenfeld, Dana Kay Nelkin) Cognitive Science, “Moral Responsibility for Unwitting Omissions: A New Tracing Account” in The Ethics and Law of Omissions, Dana Kay Nelkin and Samuel C. Rickless (eds.) (Oxford University Press).
28 septembre 2018
Résumé :
Other animals do not need to be dehumanized, because nonhuman animals are not human. The use of “animal” as a derogatory term reflects the special status given to humans. However, that value of humans isn’t due to mere biological status, but is associated instead with the moral status of personhood. Recent court cases in the US and Argentina, and new laws in Canada, France and India are promoting the idea that other animals should also be considered persons, thereby gaining the moral status and some legal rights granted to humans. The legal cases in the US, which focus on chimpanzees and elephants, have as their goal the transformation of animals from property to persons. As with human persons who are unable to care for themselves, nonhuman animals would have human caregivers with the duty of looking after their best interests.
I will present and respond to objections raised by the US courts which are also addressed in our new book Chimpanzee Rights: The Philosophers’ Brief (Routledge 2018). I will then develop a cluster concept version of the capacities account of personhood. This view assures that all existing persons remain persons, and it also includes many nonhuman animals as persons. I will conclude by briefly describing how some species fulfill the cluster concept of person in such as way as to warrant the ascription of the term, and the corresponding moral considerability, and will consider some practical consequences about the moral acceptability of zoos, circuses, cetacean shows, swimming with dolphin projects, and the use of animal actors in entertainment and advertising.
Bio :
Kristin Andrews est à la tête de la York Research Chair in Animal Minds. Elle est professeure associée au département de philosophie de York University, et a été élue au College of the Royal Society of Canada en 2015. Sa recherche s'inscrit dans les enjeux liés à la psychologie du sens commun et de la compréhension sociale, l'évolution de la moralité, la méthodologie en recherche sur la cognition animale, et les droits des animaux. Ses publications incluent les livres Do Apes Read Minds? Toward a New Folk Psychology (MIT 2012) – The Animal Mind (Routledge 2015) – et, co-écrit avec une équipe de 15 philosophes, Chimpanzee Rights: The Philosophers Brief (Routledge 2018).
25 mai 2018
Résumé :
Aujourd’hui, c’est vers les places publiques que nous nous tournons pour « réinventer la société », car nous y voyons le meilleur lieu d’opération pour l’innovation politique et l’expérience démocratique. Mais à quelles places publiques pense-t-on précisément ? Admettons qu’elles jouent un rôle, mais est-ce forcément celui d’assurer les libertés et de « recréer du lien social » ? Et inversement, se rassembler sur la place, est-ce par là même faire acte de « démocratie » ? En réalité, conçues par des rois, des empereurs, des chefs fascistes qui nous les ont léguées, bien des places se révèlent des dispositifs de contrôle brutal et de surveillance minutieuse. Jules César, Louis XIV, Napoléon III, Ismaïl Pacha, Hitler ou Mao Zedong ont voulu des places à leur image. Mais qu’en est-il des démocrates convaincus ? Se sont-ils eux aussi demandé quelles places conviendraient à leurs idéaux et à la promotion des modes de vie démocratiques qui leur tiennent à cœur ? La réponse est non. En adoptant le point de vue de l’usager-architecte que chacun de nous pourrait être, cet essai a pour but de contribuer à répondre à ces questions : quelles places en démocratie ? Comment les concevoir afin qu’elles soient appropriées non aux masses, aux foules ou aux troupes, mais aux véritables publics ?
Bio :
Professeure de philosophie à l'université de Provence, spécialiste de philosophie politique, Joëlle Zask a traduit et introduit en France les oeuvres de John Dewey qui connaissent en ce moment aux Etats-Unis un retour impressionnant après une longue éclipse. En particulier, elle a traduit et commenté Le Public et ses problèmes , ouvrage essentiel pour la compréhension actuelle des problèmes politiques dans un univers incertain. Comme Dewey, elle s'intéresse aux conditions culturelles de nos représentations politiques.
9 mai 2018
Abstract :
Some approaches to social epistemology treat the social dimension of knowledge as a contingent feature of cognitive life. This talk will argue that such an approach misses a deeper social dimension of our cognitive lives. Critical contextual empiricism puts interaction at the center of human knowledge.
4 avril 2018
En collaboration avec les séminaires Travaux en cours du département de philosophie de l'UQAM.
29 mars 2018
Abstract :
Several studies on autism in psychology and neuroscience describe particularities of emotional consciousness in autism.
Nevertheless, these particularities are called differently from one study to another, and the notion of "emotional consciousness" is not even always used to describe them. Moreover, when we try to understand this notion better, we have to face the fact that researchers understand ‘emotional consciousness’ in different, and sometimes opposite ways. Philosophers, psychologists and neuroscientists who work on emotions have tended to ignore the literature on consciousness, mostly because the question of the nature of consciousness has not yet reached a consensus. Conversely, researchers who work on consciousness often ignore the literature on emotions, as it seems to face unresolved debates.
The goal of my presentation is to explain the different meanings that have been associated to “emotional consciousness” and disentangle some important conceptual ambiguities. This terminological work will then help to bring to light a very important and possibly central particularity in autism.
Bio :
Sarah Arnaud a obtenu un doctorat de philosophie en cotutelle entre l’université Paris-Sorbonne et l’Université du Québec à Montréal. Sa thèse portait sur les émotions dans le fonctionnement autistique. Elle s’intéresse aux processus affectifs et émotionnels dans différents types de fonctionnements cognitifs. Elle a également publié un article sur l’agentivité morale dans l’autisme dans la revue BioéthiqueOnline et a reçu le prix d’ « étudiante chercheure étoile » par le Fonds de Recherche du Québec – Société et Culture en octobre 2016. Aujourd'hui, elle continue ses recherches sur la conscience émotionnelle et enseigne l’esthétique à l’Université du Québec à Montréal.
15 février 2018
Résumé :
La conférence portera sur les différences de raisonnement en contexte juridique entre les juristes et les non-juristes. J’analyserai plus précisément l’impact de la formation juridique sur le raisonnement. Est-ce que la formation juridique donne lieu à des différences marquées entre le raisonnement en contexte juridique des juristes et celui des non-juristes ou ces différences ne sont-elles que superficielles? Plus spécifiquement, ces différences se rattachent-elles aux processus de raisonnement eux-mêmes ou au contenu qu’ils traitent? Pour répondre à ces questions, je m’appuierai sur le cadre théorique fourni par les sciences cognitives et la psychologie du raisonnement. J’aborderai, notamment, la pertinence des théories des processus duaux pour traiter du sujet du raisonnement juridique.
Alice Livadaru est bachelière en droit et complète actuellement une maîtrise en philosophie à l’Université du Québec à Montréal.
12 janvier 2018
Abstract :
It is widely agreed that benevolence is not the whole of the moral life, but it is not as widely appreciated that benevolence is an irreducible part of that life. This paper argues that Kantian efforts to characterize benevolence, or something like it, in terms of reverence for rational agency fall short. Such reverence, while credibly an important part of the moral life, is no more the whole of it than benevolence.
10 novembre 2017
Résumé :
L’étude interdisciplinaire de la cognition peut comporter plusieurs défis. Notamment, les différences quant aux critères de désirabilité de la recherche peuvent compromettre l’interaction entre les disciplines. Cette conférence vise à fournir des notions de base de méthodologie ainsi qu’à mettre en lumière les critères d’évaluation et les limites de la recherche expérimentale en sciences cognitives. Ouvert à toutes et à tous, l’exposé visera principalement à initier les étudiant.e.s de philosophie à l’étude expérimentale de la cognition afin d’en faciliter l’intégration à leurs travaux.
13 octobre 2017
En collaboration avec le Laboratoire étudiant interuniversitaire en philosophie des sciences (LEIPS)
Résumé - Pendant des siècles, l’épistémologie a conçu le sujet connaissant comme un individu œuvrant seul, par réflexion a priori ou expérience des sens. Pourtant, les sujets connaissants peuvent être des agents non seulement individuels mais aussi collectifs, et les deux types d’agent acquièrent souvent leur connaissance non indépendamment mais par d’autres agents. Une épistémologie exacte se doit de saisir cette double dimension sociale. Si les philosophes œuvrant en épistémologie sociale visent à inclure les interactions et institutions sociales comme modes et agents épistémiques pertinents, leur démarche consiste principalement à étendre les questions et principes de l’épistémologie traditionnelle à la sphère sociale. Ainsi, l’épistémologie sociale a largement négligé la manière dont, inversement, les structures sociales inégalitaires au sein desquelles les agents et modes épistémiques sociaux interagissent et opèrent peuvent elles-mêmes affecter la production et la transmission épistémiques qui sont l’objet de l’épistémologie sociale. Cette présentation montre en quoi l’épistémologie féministe fournit une ressource essentielle pour combler cette lacune en épistémologie sociale, en particulier à la lumière de la notion d’injustice épistémique, soit l’injustice de se voir refuser un statut égal comme agent épistémique en raison de niveaux de crédibilité ou d’intelligibilité indument diminués.
17 février 2017
Résumé - Les philosophes des sciences distinguent souvent le « contexte de justification » d’une théorie scientifique de son « contexte de découverte ». On a introduit cette distinction afin de séparer, d’une part, les éléments qui contribuent à la justification d’une théorie, considérés comme étant épistémiques et, d’autre part, les processus menant à la découverte de cette théorie, que certains ont considéré comme uniquement psychologiques. Bien que la plupart des philosophes soient d’accord sur le fait qu’on ne peut pas traiter la distinction entre découverte et justification comme une division chronologique des étapes du développement d’une théorie, il n’existe toujours pas de consensus sur la meilleure manière de caractériser la distinction, ni sur son importance philosophique. Je défends l’idée que les deux contextes sont mélangés, mais de manière différente que l’ont fait valoir d’autres auteurs. Pour ce faire, j’introduis l’expérience physique de Robert Millikan sur l’effet photoélectrique. J’émets l’hypothèse qu’on peut maintenir la distinction entre les deux contextes, mais qu’il faut toujours spécifier le domaine quand on désigne une expérience comme faisant partie de l’un ou l’autre.
Les travaux de Molly Kao portent sur la philosophie des sciences, avec une spécialisation en histoire et philosophie de la physique. Elle s'intéresse aussi à l'épistémologie, à la théorie de la décision, à la logique et à la pensée rationnelle.
Source :http://philo.umontreal.ca/repertoire-departement/vue/kao-molly/
20 avril 2017
Résumé :
Les sensations corporelles sont souvent conçues comme une catégorie homogène qui n’a que peu à voir avec les expériences visuelles ou auditives par exemple. Certes ces sensations sont toutes caractérisées par une phénoménologie spatiale particulière: je sens la pression du livre sur ma paume, j’éprouve une démangeaison dans mon dos, j’ai mal à la nuque. Chacune de ces sensations est localisée dans le cadre de référence spatial du corps propre. Pour autant, leur rapport au corps n’est pas le même. Nous analyserons ici les différences qui existent entre la douleur et les sensations tactiles et examinerons leur rôle respectif pour le sentiment d’appartenance du corps.
À propos de la conférencière:
Frédérique de Vignemont est chercheuse en philosophie des sciences cognitives. Elle est directrice de recherche au CNRS, à l'Institut Jean-Nicod à Paris, et chercheuse résidente à New York. Elle a reçu une formation en philosophie à l'Institut Jean-Nicod et au Département de philosophie de la NYU, ainsi qu'en sciences cognitives à l'Institut des sciences cognitives de Lyon et à l'Institute of Cognitive Neuroscience de Londres. Elle s'intéresse à la conscience de soi et aux troubles de l'agentivité et du "bodily ownership". Ses intérêts de recherche portent aussi sur l'empathie, la théorie de l'esprit, et les représentations corporelles. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la cognition sociale, la douleur et le « bodily awareness ».
07 avril 2017
Résumé:
Les philosophes, comme les littéraires, entretiennent un rapport privilégié à l’écriture, action qui constitue l’élément le plus fondamental de leur activité professionnelle. Ces deux camps sont quasi-condamnés à un dialogue constant en raison d’un inévitable jeu d’emprunts et d’influences (par exemple : le recours à des expériences de pensée qui reposent sur des constructions fictionnelles dans la philosophie ainsi que le travail conceptuel à l’œuvre dans l’écriture romanesque). Mais il n’en demeure pas moins que les rivalités disciplinaires sont observables quant aux potentialités (et limites) inhérentes à chaque forme d’écriture. Mais si la frontière entre les deux n’était pas si nette? L’écriture littéraire peut alors être vue comme une démarche de recherche-création productrice de savoirs, ce qu’entend montrer cet exposé. Ainsi, nous verrons dans quelle mesure l’écriture littéraire, peut, lors qu’elle transgresse les frontières, contribuer non seulement à enrichir la philosophie mais lui être, en quelque sorte, nécessaire.
À propos de la conférencière:
Mélissa Thériault est professeure au Département de philosophie et des arts de l’UQTR depuis 2013 où elle dirige le Laboratoire de recherche en esthétique. Elle est vice-présidente de la Société de philosophie du Québec. Ses travaux actuels portent sur les liens entre littérature et philosophie, ainsi que sur les questions féministes. Son plus récent ouvrage est paru chez Nota Bene sous le titre « Le ‘vrai’ et le reste. Plaidoyer pour les arts populaires ».
05 avril 2017
En collaboration avec les conférences "Travaux en Cours" du département de philosophie de l'UQAM.
Résumé:
Il s'agira d'avancer quelques éléments soutenant une approche inférentialiste de la logique aristotélicienne, à savoir une approche mettant l'accent sur l'engagement du locuteur dans un jeu de questions et de réponses avec son interlocuteur, au cours duquel se dessine une structure inférentielle, structure qui définit la signification des termes du discours. Il sera alors possible d'aborder la syllogistique aristotélicienne de manière dynamique par ce jeu de questions-réponses, qui était par ailleurs au fondement des joutes dialectiques représentées par Platon dans ses dialogues socratiques et faisant l'objet principal des Topiques d'Aristote.
24 mars 2017
Cette conférence est co-organisée avec Le Réseau montréalais de philosophie des sciences : https://montrealphilscinet.wordpress.com/about/. Pour les trouver sur facebook : https://www.facebook.com/MontrealPhilSciNet/?fref=ts.
À propos de la conférencière:
G. Barker is a philosopher of science, with interdisciplinary training in the philosophy, history, and social studies of science from the University of Toronto and the University of California, San Diego. Her research interests are in general epistemology of science, in philosophy of biology and environmental philosophy, and in philosophical questions concerning the governance of science, the use of science in governmental policy, and the broader relationship between science and values. (http://gillianbarker.writersresidence.com/ )
17 février 2017
À propos de la conférencière:
Annie O'Bonsawin-Bégin est enseignante de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme et membre de la nation abénakise d'Odanak. Sa recherche porte sur le féminisme autochtone.
20 janvier 2017
Résumé:
Il existe une multiplicité d’exemples dans lesquels un sujet se retrouve à entretenir (ou prétendre entretenir) des croyances manifestement fausses ou qu’il a tous les moyens de reconnaître comme telles. Ainsi, le fait de n’avoir jamais gagné à la loterie encourage certains à croire que leurs chances s’améliorent après chaque échec, même si leurs connaissances élémentaires en matière de probabilité pourraient suffire à les en dissuader.
La question de savoir dans quel état mental, et plus précisément doxastique, se trouve quelqu’un qui semble ainsi entretenir des croyances manifestement fausses ou infondées est non seulement intrigante sur le plan philosophique, elle est aussi cruciale du point de vue de l’imputation de la responsabilité morale et juridique lorsque le sujet, en se fondant sur des croyances fausses (mon ami, bien que très alcoolisé, est capable de prendre le volant), est indirectement à l’origine de dommages ou de mise en danger des biens ou de la personne d’autrui ou de sa propre personne. La question centrale est alors celle de savoir si c’est de manière intentionnelle ou non que l’agent a acquis ou maintenu des croyances fausses : a-t- il été simplement imprudent, involontairement irrationnel, ou a-t- il délibérément violé ses devoirs épistémiques et, le cas échéant, ses devoirs juridiques ou moraux ?
Pour en débattre, le législateur a recours à des notions qu’il emprunte à la psychologie ordinaire, comme celles de déni, de négligence, d’ignorance coupable ou encore d’aveuglement volontaire. Celles-ci laissent toutes entendre qu’un sujet épistémique pourrait en un sens choisir de croire le faux, et même qu’il pourrait, selon les circonstances avoir de bonnes raisons de le faire. Philosophiquement, cependant, il est très difficile d’expliquer comment une telle chose pourrait être possible : il semble psychologiquement et conceptuellement impossible de croire à volonté (comme on peut bouger ses doigts à volonté). A fortiori semble-t- il inconcevable que l’on puisse croire volontairement ce que l’on a, par ailleurs, de très bonnes raisons de juger faux ou injustifié, que cette croyance nous plaise ou non. Le but de cette contribution est par conséquent de proposer une analyse philosophiquement robuste de ces pratiques doxastiques, afin de faire la lumière, d’une part, sur le type d’attitudes mentales qu’elles impliquent (quelles sont les croyances d’un individu qui refuse l’évidence, et quel est le type de rapport à la vérité et aux preuves disponibles qu’elles manifestent ?) et d’autre part sur le degré de responsabilité qu’elles engagent.
À propos de la conférencière/Bio:
Aude Bandini est professeure adjointe au département de philosophie de l'Université de Montréal. Spécialiste de la philosophie de Wilfrid Sellars, de la philosophie du langage et de la philosophie analytique, entre autres, elle a aussi été professeure au Cégep Édouard-Monpetit et post-doctorante et chargée de cours à l'UQAM. Aude Bandini est membre du "Steering Committee" de la Society for the Study of the History of Analytical Philosophy.
23 novembre 2016
Résumé:
Depuis la parution du DSM-III (1980), des débats agitent la psychiatrie concernant la question de la définition de la maladie mentale. Les définitions proposées jusqu’à maintenant ont certains problèmes caractéristiques: incapacité à délimiter clairement ce qu’est un désordre mental, incapacité à rendre compte de manière objective du caractère normatif du désordre mental, difficultés issues de l’analyse conceptuelle. Suivant Lemoine (2015), je propose que l’adoption de la méthode de la naturalisation pourrait permettre de sortir la psychiatrie de l’impasse actuelle dans laquelle elle se trouve. Je crois cependant que cette approche néglige un aspect important de la question de la définition du désordre, soit l’aspect ontologique (c’est-à-dire, qu’est-ce qu’un désordre mental dans la réalité?). Cet aspect est traité de front par l’approche des espèces naturelles pour définir le désordre. Dans cette présentation, je souhaite proposer une ébauche d’un concept naturalisé de désordre mental. Ma proposition consistera à mettre en relation l’approche de la naturalisation avec celle des espèces naturelles dans le but de répondre aux critiques qui ont visé les définitions objectives du désordre mental.
14 octobre 2016
Résumé/Abstract:
In her, December 3rd, 2015, Salon piece, “White American’s Scary Delusion: Why Its Sense of Black Humanity is So Skewed,” Brittney Cooper labels the stupefaction many people have in the face of today’s Black rage an “epistemology problem.” It is a problem, she explains, of people utilizing inadequate frameworks for understanding “reasonable” responses to relentless state sanctioned violence against Black people. In this paper, I lend support to Cooper’s claim by outlining the accumulation of epistemic power that appears to result in a kind of oblivion concerning realities for Black people and police conduct. Ultimately, I claim that some accumulations of epistemic power can lead to resilient oblivion, i.e. impaired schedules of salience.
À propos de la conférencière/Bio:
Kristie Dotson is a professor of philosophy at Michigan State University (MSU), where she is also the responsible administrator of the African American and African Studies Program. Prior to her appointment at MSU, she was a senior fellow at the Center for Intersectionality and Social Policy Studies at Columbia Law School, and assistant professor in the departments of Philosophy and Women’s Studies at Purdue University. She received her M.A. and Ph.D. in philosophy from the University of Memphis. She also received a MA from the University of Illinois at Chicago in Literature and a BA in African American Studies and English Literature from Coe College. Professor Dotson researches in epistemology, feminist philosophy (particularly Black feminism and feminist epistemology), and critical philosophy of race.
23 septembre 2016
Résumé:
Il s'agira de réfléchir sur les liens entre l'agriculture (non industrielle) et l'essor des valeurs démocratiques au cours de l'histoire. On commencera par interroger les raisons pour lesquelles les paysans ont été exclus de cette histoire, réputée exclusivement urbaine. Puis on se saisira de la figure du cultivateur comme d'une combinaison entre paysan et jardinier pour montrer qu'à la lumière de ses activités, l'opposition entre individuel et le collectif perd toute pertinence, et que le sens même des modes de vie démocratiques en est mieux défini.
À propos de la conférencière:
Joëlle Zask est une philosophe française, spécialiste de philosophie politique et du pragmatisme, maître de conférences HDR à l'Université de Provence. Traductrice de John Dewey, elle a publié plusieurs ouvrages qui questionnent les formes démocratiques de la participation. Elle travaille par ailleurs sur les enjeux politiques des pratiques artistiques contemporaines. Son nouveau livre, La démocratie aux champs, paru cette année, examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l'essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté.
29 janvier 2016
Résumé/Abstract:
A starting point for the sort of alethic epistemological approach that dominates both historical and contemporary western philosophy is that epistemic evaluation is evaluation with respect to a set of norms, standards, or ideals, characterized, at least in part, by appeal to some kind of substantive, perhaps explanatorily fundamental, normative relationship between belief and truth. Accordingly, on the alethic approach, false beliefs necessarily and inevitably fall short, epistemically speaking, simply by virtue of their falsity. I propose here an alternative to the alethic approach, one that is inspired by and fits naturally with recent developments in psychology and cognitive science, and which takes seriously the old idea that part of what makes belief the distinctive type of mental attitude it is is that beliefs have a specific action-enabling job to perform or purpose to fulfill—i.e. a constitutive, and explanatorily fundamental action-enabling proper function—within our mental economies. I argue that this sort of action-oriented approach in epistemology both can and should deny that falsity, in and of itself, inevitably constitutes a kind of epistemic imperfection in belief.
À propos de la conférencière/Bio:
Kate Nolfi is an Assistant Professor of Philosophy at the University of Vermont. Prior to joining the Philosophy Department at UVM, She received her PhD from UNC-Chapel Hill and her BA from Williams College. Her primary research interests lie at the intersection of epistemology, metaethics, and the philosophy of mind. Three questions guide most of her work: (1) "What are beliefs?" (2) "What does it take to believe in ways that conform with epistemic norms?" and (3) "Why it is that epistemic norms have the distinctive kind of normative authority and force that they have?" She approaches these questions as inextricably intertwined and with the conviction that they are most fruitfully explored as a set—her aim is to develop a unified epistemological account that answers all three.
*Cette conférence sera réalisée avec le précieux soutien du Canadian Journal of Philosophy.
23 mars 2016
Résumé:
M’inspirant de divers courants philosophiques tels la phénoménologie féministe, le poststructuralisme et le posthumanisme, je propose de rejeter l’humain en faveur du posthumain. Dans ma communication, j’exposerai mon concept de transjectivité. Celui-ci articule les notions d’intersubjectivité et d’interobjectivité et met l’emphase sur la façon dont notre être est fondamentalement interrelié à tous les autres êtres. Contrairement à certaines philosophies qui mettent de l’avant l’exceptionnalisme humain, la pensée posthumaniste cherche à conceptualiser tous les aspects de l’existence sans en privilégier aucun. Rosi Braidotti, penseur clé de ce mouvement, a bien posé le problème dans son livre récent, The Posthuman (2013). Elle propose de définir le sujet posthumain « within an eco-philosophy of multiple belongings, as a relational subject constituted in and by multiplicity, that is to say a subject that works across differences and is also internally differentiated, but still grounded and accountable. » (p. 49) Cet être relationnel est un être poreux et dynamique qu’il est impossible d’isoler de son entour. La porosité qui relie les
êtres fait en sorte qu’on ne peut distinguer entre ceux-ci. Penser la porosité et la fluidité, une fluidité mielleuse et collante — si l’on en croit Elizabeth Grosz et Nancy Tuana — permet de mieux comprendre comment un individu est affecté en sa conscience même, en son soi, par ses rencontres et expériences avec les êtres qui l’entourent, que ces expériences soient voulues et recherchées ou pas. Au lieu de parler d’individua, il serait plus approprié de parler de « dividu » comme l’avait proposé Nietzsche et, avant lui, Spinoza. Un assemblage d’expériences, de conscience, de matérialité, etc., le dividu est un être transjectif qui existe en tant que transformation dynamique constante de son être. C’est un existant pur qui fluctue à mesure de son devenir. Ma communication explorera ces questions d’un point de vue ontologique mais je mettrai aussi au jour certaines questions essentielles qui en découlent et qui relèvent de l’éthique et du politique.
À propos de la conférencière:
Christine Daigle est la Chancellor’s Chair for Research Excellence, Directrice du Posthumanism Research Institute, Directrice du programme de doctorat Interdisciplinary Humanities et Professeure de Philosophie à Brock University, Ontario.
17 février 2016
Résumé :
Bloch reprend l’opposition idéologie/utopie élaborée par K. Mannheim et donne à cette dernière une nouvelle fonction. Il distingue l’utopie, structure de bouleversement (violente) et de dépassement de l’ordre établi, de l’idéologie qui sert à justifier et stabiliser la réalité sociale. L’utopie selon Bloch est une dynamique d’espérance et de libération de Sujet souffrant, une dialectique de dépassement, une ontologie du Ne-Pas-Encore et une catégorie de possible. Examiner l’utopie de l’espérance blochienne dans le cadre épistémologique de l’islamisme contemporain et de l’expérience politique islamiste post-printemps arabe, c’est montrer que l’utopie n’est pas toujours une dynamique futuriste : elle peut aussi avoir une dynamique régressive et passéiste.
29 janvier 2016
Résumé:
Critiques regarding the identification of intersex bodies as pathological have been at the center of a tradition of both intersex activism and feminist academic scholarship criticizing the medical management of those with intersex conditions since the early 1990s. They are also at the center of much of the controversy that emerged in the aftermath of the official reclassification of intersex conditions as “disorders of sex development” or DSDs in 2006. However, despite over 20 years of debate among clinicians, academics, affected individuals and their caregivers regarding whether or not intersex conditions are indeed pathological, no clear account of their pathology, or specific justification for their identification as such has ever been offered. In this presentation, I will review the clinical practices recommended under the DSD treatment model to in order to outline and then critique the first account of the core pathology of intersex conditions to be offered in the literature in terms of cisgendered function, referring to the function of one’s physical sex characteristics are presumed to perform insofar as they are taken to provide a stable ground upon which reliable predictions about one’s future gender identity, behaviors, and preferences or desires can be made.
À propos de la conférencière:
Catherine Clune-Taylor, PhD is an Instructor at the University of Alberta in the Departments of Philosophy and of Women’s and Gender Studies. She recently defended her dissertation titled “From Intersex to DSD: A Foucauldian Analysis of the Science, Ethics and Politics of the Medical Production of Cisgendered Lives” under the supervision of Dr. Cressida Heyes, with Dr. Judith Butler serving as external examiner. Her research interests lie in the fields of Philosophy of Sex, Gender and Sexuality, Feminist Theory, Bioethics, and Philosophy of Science (with particular emphasis on Philosophy of Biology and of Medicine). She is the author of an article related to the topic of today’s presentation that appeared in PhaenEx: Journal of Existential and Phenomenological Theory and Culture, as well as of the entry on “Intersex Movements” appearing in The Wiley-Blackwell Encyclopedia of Gender and Sexuality Studies (Forthcoming 2016).
11 décembre 2015
Résumé:
Les philosophes, comme les littéraires, entretiennent un rapport privilégié à l’écriture, action qui constitue l’élément le plus fondamental de leur activité professionnelle. Si ces pratiques sont condamnées à un dialogue constant en raison d’un inévitable jeu d’emprunts et d’influences, il n’en demeure pas moins que les rivalités disciplinaires sont observables. Par exemple, certains ont défendu l’idée selon laquelle la philosophie peut être vue simplement comme un genre littéraire parmi d’autres, ce qui n’a pas manqué d’être interprété comme une menace pour la pratique philosophique en soi. Mais si la frontière entre les deux n’était, de facto, pas si nette?
Pour tenter de répondre (ne serait-ce que provisoirement) à cette question, nous exposerons quelques exemples où l’écriture, justement parce qu’elle refuse de s’astreindre à un seul genre, contribue non seulement à enrichir la philosophie mais lui est, en quelque sorte, nécessaire.
À propos de la conférencière:
Mélissa Thériault est professeure au Département de philosophie et des arts de l’UQTR depuis 2013 où elle dirige le Laboratoire de recherche en esthétique. Elle agit à titre de collaboratrice ponctuelle pour le magazine Spirale et est vice-présidente de la Société de philosophie du Québec. Ses travaux actuels portent sur les représentations éthiques et politiques dans le cinéma québécois, sur les liens entre littérature et philosophie, ainsi
que sur les questions féministes. Son plus récent ouvrage vient de paraitre chez Nota Bene sous le titre « Le ‘vrai’ et le reste. Plaidoyer pour les arts populaires »
13 novembre 2015
Résumé:
Dans son texte intitulé « La désobéissance civile » Hannah Arendt développe une critique de la désobéissance civile conçue comme le fait d’un individu isolé, ou de l’objecteur de conscience. Introduisant cette critique par une discussion de la position de Socrate dans le Criton (obéissance aux lois de la cité) et de celle de Thoreau (désobéissance aux lois), Arendt montre comment ces figures classiques du débat entourant la relation entre le citoyen et la loi posent la désobéissance civile sur le terrain de la morale individuelle plutôt que sur le terrain collectif du politique.
C’est sur cette base que j’aimerais proposer, dans cette conférence, une lecture arendtienne d’Antigone (de Sophocle), une autre figure classique de la question de la désobéissance civile à laquelle Arendt ne fait étonnamment pas référence. Antigone pourrait-elle être qualifiée d’actrice politique par Arendt ou subirait-elle la même critique que Socrate et Thoreau ? Cet examen de la position d’Antigone vise également à faire ressortir l’intérêt de la conception arendtienne de la désobéissance civile et à engager notre réflexion sur cette question dans le contexte politique actuel.
À propos de la conférencière:
Marianne Di Croce est professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme et doctorante en science politique à l’Université d’Ottawa. Passionnée par tout ce qui touche au politique et à l’éducation, elle s’intéresse particulièrement aux questions de la démocratie, de l’espace public et de la liberté politique. Ayant à coeur de joindre l'action à la réflexion, elle a notamment été de l'équipe qui a organisé La nuit de la philosophie de 2005 à 2009 à l’UQAM, puis de celle qui a fondé l'UPop Montréal, un projet d’université populaire.
30 avril 2015
Résumé:
Non-monotonic logics form a well-established group of theories both in philosophy and in artificial intelligence/computer science, but which have for the most part been neglected by psychologists and cognitive scientists working on reasoning. The main exception is the pioneering work of Stenning and van Lambalgen (2008; 2010). In this paper, we examine a group of experimental results not addressed by Stenning and van Lambalgen, namely the belief bias data, from the point of view of non-monotonic logics. Moreover, instead of adopting their preferred non-monotonic framework, closed-world reasoning, we adopt the family of non-monotonic logics known as preferential logics as the formal background for the discussion. The application of the framework to these empirical results, if successful, would suggest that these logics may represent a plausible descriptive model of human reasoning. However, the comparison with the data will also highlight the limitations of this framework. Indeed, while many instances in which participants seem to be performing deductive reasoning incorrectly can be equally explained as instances of participants in fact correctly performing defeasible reasoning, some of the experimental results to be discussed cannot be straightforwardly explained from the point of view of preferential logics. Instead, we argue that the data that preferential logics cannot account for can be more fruitfully analyzed from the point of view of belief-revision theory, in particular with the concept of screened revision. We conclude that, while it offers valuable insights into the nature of human reasoning, preferential logics are ultimately inadequate as formal models of the phenomena in question. Finally, these results provide the background for a number of general remarks on the very idea of formal modeling of human cognition.
À propos de la conférencière:
Catarina Dutilh Novaes is associate professor and Rosalind Franklin fellow at the Department of Theoretical Philosophy of the Faculty of Philosophy of the University of Groningen. She is also an external member of the Munich Center for Mathematical Philosophy and an editor for the Review of Symbolic Logic. Her main fields of research are history and philosophy of logic. She also has general interests in medieval philosophy, philosophy of psychology and cognitive science, philosophy of mathematics, general philosophy of science, philosophy of mind, and empirically-informed approaches to philosophy in general.
She has published many books, notably Formal Languages in Logic: A Philosophical and Cognitive Analysis (CUP, 2012)
18 mars 2015
Résumé: Qu’entend-on exactement de nos jours par « réalisme métaphysique sont les implications de l’admission d’une telle thèse ? Quels sont les problèmes auxquels doivent faire face et auxquels doivent répondre ses partisans ? Et comment passer du réalisme métaphysique, entendu comme une doctrine en même temps que comme un engagement de base envers la « réalité du réel » et son irréductibilité, à une métaphysique réaliste, c’est-à-dire à une description raisonnée du monde ? Je m’efforcerai dans ma conférence de définir plus clairement ces deux notions et d’examiner les rapports qu’elles entretiennent entre elles.
À propos de la conférencière: Anne-Marie Boisvert est doctorante en philosophie à l'UQAM, où elle travaille sur la métaphysique analytique contemporaine sous la direction de Claude Panaccio.
20 février 2015
Résumé:
L’éducation, telle qu’on la concevait dans l’école néoplatonicienne d’Athènes, nous est connue entre autres grâce à un ouvrage de Marinus, un des élèves de Proclus (412-485). Dans cette biographie, Marinus raconte la formation de son maître à Alexandrie puis à Athènes auprès de différents professeurs, et décrit l’enseignement de Proclus lui-même à l’école néoplatonicienne d’Athènes au Ve siècle.
Dans l’ouvrage de Marinus, l’enseignement de la philosophie est indissociable de pratiques de sociabilité et d’être-ensemble. En effet, Marinus raconte la lecture en commun de textes, qui était le plus souvent assurée par un élève (VP 27.1-7; Mansfeld 1994:193-194 ; Saffrey, Segonds et Luna 2002:93 n.5) ; il nous indique que les élèves étaient appelés à vivre auprès de leurs professeurs et à recevoir des leçons chez celui-ci, dans sa maison (VP 8.5-10, Watts 2011:231) ; que l’exégèse est pratiquée en commun par le professeur et ses élèves au sein de la communauté philosophique (VP 13, 10-17, 26.46-52, 27.1-7, Baltussen 2007:261 et Marzillo 2012:194-195), et que le professeur s’assure de la progression des lectures de son élève (VP 13.1-7, E. Key Fowden 2008:25 et 80). Ce caractère convivial et sociable de l’enseignement philosophique se transpose dans le vocabulaire employé par Marinus, qui décrit tantôt l’éducation à l’aide de termes traditionnels (didaskein, enseigner ; manthanein, apprendre), tantôt à l’aide d’un vocabulaire qui repose sur la sociabilité (suneinai, être-ensemble ; ho kath’hêmas philosophos, littéralement « notre philosophe »).
J’examinerai ici comment Marinus utilise ces différents champs sémantiques pour décrire l’éducation de Proclus et son enseignement, ce qui nous permet de mieux comprendre les pratiques pédagogiques de l’école néoplatonicienne d’Athènes, et de voir la double nature de l’éducation philosophique, à la fois théorétique et pratique.
À propos de la conférencière:
Mathilde Cambron-Goulet est professeure au département d'éducation et pédagogie de l'UQAM. Elle a fait son doctorat en philosophie à l'Université de Montréal, où elle s'est spécialisée en critiques et pratiques de l’oralité et de l’écriture dans la tradition philosophique grecque de l’Antiquité.
21 janvier 2015
Résumé:
La métaphysique analytique du temps vise à dégager les propriétés du temps d’une analyse de notre langage temporel. Deux conceptions s’affrontent. La première dit que notre langage temporel ordinaire, par exemple « il a fait beau hier » « je vais mourir un jour », représente fidèlement la réalité temporelle; ce langage implique une réalité changeante et une image dynamique du temps qui, d’une manière ou d’une autre, doit « passer » pour renouveler constamment l’instant présent. La seconde dit que le langage temporel ordinaire ne représente qu’une illusion proprement humaine d’une réalité atemporelle; ce n’est pas la réalité qui change mais ce sont les objets qui
possèdent des propriétés différentes à des instants différents, et parler d’un temps « qui passe » est incohérent car le temps est statique et ne peut accommoder une notion objective de « présent ». La seconde conception est bien plus en faveur auprès des logiciens et des métaphysiciens, car la logique et la philosophie se méfient des apparences changeantes et visent toujours à caractériser la réalité sous-jacente conçue comme unique et immuable. Des considérations relevant de la constitution de la réalité et d’une certaine conception de la vérité justifient cette préférence.
J’aimerais pouvoir réhabiliter la première conception de la réalité temporelle et défendre la justesse de notre langage temporel en tant que reflet d’une réalité objective. Ceci est un projet à long terme. Pour cette présentation, je me contenterai de présenter un cadre à l’intérieur duquel les différentes facettes du problème sont bien délimitées, pour faire ressortir l’articulation entre le langage temporel et ce qui, dans la réalité pourrait légitimement rendre vrai ce langage.
26 novembre 2014
Résumé :
L’esprit humain est confronté à des difficultés de raisonnement logique dès l’enfance et certaines persistent à l’âge adulte (Wason, 1969). Dans un processus d’apprentissage, l’acquisition de principes de logique et d’autres habiletés de la pensée ne seront pas suffisants. Il faut aussi que l’apprenant développe ses capacités à les utiliser de manière adéquate et autonome, c’est à dire qu’il doit avoir la compréhension de pourquoi et de quand les appliquer. En mettant en évidence des notions à propos des biais de raisonnements et en suggérant des méthodes pour les éviter, on obtient de meilleurs résultats. (Houdé et Moutier, 1996). C’est pourquoi il est important de prendre conscience de nos limites afin de les dépasser. La métacognition consiste en une prise de conscience de nos processus de réflexion et des outils qu’il est possible d’utiliser afin de les faciliter et constitue une composante nécessaire du développement de la rationalité (Moshman, 2004). Il a été observé que des stratégies métacognitives sont généralement présentes chez les bons apprenants (Schraw & Moshman, 1995) et plusieurs outils métacognitifs peuvent être observés en Communauté de Recherche Philosophique (CRP) (Sasseville & Gagnon, 2012).
Dans ma conférence, je présenterai mon sujet de maîtrise qui consiste à montrer l’importance de la métacognition dans les possibilités d’amélioration du raisonnement logique, puis à démontrer en quoi la méthodologie des CRP utilisée en philosophie pour enfants peut être un outil pertinent pour la mettre en pratique.
29 octobre 2014
Résumé :
La théorie féministe et la métaphysique ; voilà deux disciplines qui ont longtemps été opposées l’une à l’autre. Pour les théoriciennes féministes, de nombreuses raisons font de la métaphysique une entreprise suspecte : universalisation du savoir à partir d’un point de vue « neutre », prééminence de la rationalité, exclusion du point de vue des femmes et des minorités subjuguées, etc. En contrepartie, la métaphysique, qui s’intéresse à la structure ultime de la réalité en ce qu’elle a de plus universelle, semble n’avoir rien à gagner d’une perspective féministe, lire ici, d’une perspective particulariste du monde. Pourtant, les contributions féministes à la métaphysique sont nombreuses, bien qu’elles demeurent à ce jour méconnues. Dans cette présentation, j’aborderai de manière générale la métaphysique féministe ainsi que quelques problèmes philosophiques auxquels elle se confronte.
24 septembre 2014
Ryoa Chung est professeure agregée au département de philosophie de l'Université de Montréal. Titulaire d'un diplôme de stage doctoral "pensionnaire scientifique étranger" à l'École Normale Supérieure de Fontenay/St-Cloud (Paris, 1997), elle a complété son doctorat en philosophie à l'Université de Montréal (2001) sous la direction de Daniel M. Weinstock et effectua deux séjours de recherche à titre de 'visiting scholar' à Columbia University (2002) et au Harvard School of Public Health (2003). Ses domaines de recherche sont l'éthique des relations internationales et la philosophie politique appliquée, notamment dans le domaine de la santé. Elle s'intéresse également aux perspectives féministes pour mieux les intégrer dans le champ de l'éthique internationale.
16 avril 2014
Clélia Sève: «Fiction et émotion»
Résumé :
Qui n’a pas pleuré, ou du moins ressenti de la peine à la fin de La vie est belle de Roberto Benigni ? Pourquoi nous soucions-nous du sort de ces personnages, alors que nous ne croyons pas en leur existence ? Comment peuvent-ils nous émouvoir si nous savons que les situations représentées ne sont pas vraies ? Ces questions sont au cœur du paradoxe de la fiction, un problème déjà abordé par Aristote et toujours irrésolu. Certaines propositions en esthétique contemporaine, en particulier les théories de Kendal Walton et de Gregory Currie, s’avèrent toutefois convaincantes. De plus, un certains nombre de preuves empiriques provenant des sciences cognitives viennent soutenir leurs idées. En s’inspirant de ces théories, je proposerai des réponses à ces interrogations. Je montrerai que c’est parce que le spectateur fait-semblant de croire en l’existence des personnages et situations fictionnels qu’il éprouve des émotions à leur égard. Enfin, j’aborderai un des processus qui permet le déclenchement des émotions engendrées par les fictions : l’empathie.
Aline M. Ramos: «Est-il prudent de diviser les vertus en morales et intellectuelles?»
Résumé :
Au début de l’Éthique à Nicomaque, Aristote divise les vertus en morales et intellectuelles. Mais cette division est-elle vraiment bonne? Et que dire des vertus telles que la prudence, qui semble parfois être une vertu morale et, parfois, intellectuelle? Ne peut-on tout simplement dire que tous les vertus sont, dans le fond, intellectuelles? Ou n’y a-t-il pas une autre division possible?
Dans ma conférence, je présente des réponses médiévales tardives à ces questions, à savoir, celles offertes par Jean Buridan (c.1300 – c.1360) dans son commentaire à l’Éthique à Nicomaque d’Aristote: le commentaire le plus connu de cet ouvrage aristotelicien en Europe jusqu’au début du XVIe, mais qui, jusqu’à présent, n’a pas été édité ni traduit à une langue moderne. Après avoir répondu à ces questions, j’examinerai aussi le rôle de l’enseignement, de l’expérience et de l’habituation dans le développement des vertus, toujours selon Buridan.
19 mars 2014
Résumé :
Dans les domaines scientifiques et philosophiques, les usages du terme «émotion» désignent «des circuits neuronaux, des systèmes de réponses, et un état ressenti ou un processus qui motive et organise la cognition et l’action» (Izard 2010). Pour expliquer le processus émotionnel, il convient donc d’examiner non seulement le substrat neuronal ou les systèmes motivationnels associés aux émotions particulières, mais également ce qui constitue l’expérience émotionnelle du sujet et la façon dont s’effectue l’accès à ses états émotionnels.
M’appuyant sur la distinction entre conscience phénoménale et accès cognitif (Block 2008), et sur l’étude des théories perceptuelles de l’émotion, j’étudierai la notion de conscience dans l’expérience émotionnelle. Si l’émotion est une forme de perception (Prinz 2004 ; Tappolet 1995), il ne peut y avoir d’émotion sans un sujet qui accède au phénomène et en fait l’expérience. Cependant, que l’émotion soit ressentie n’implique pas nécessairement qu’elle soit accessible pour un traitement cognitif. Dans ce cas, le sujet ne peut ni rapporter ni analyser ce ressenti. Je développerai cette idée à la lumière des théories expérientielles (Deonna et Teroni 2009), évaluatives (Tye 2008), et de celles du «core affect» (Barrett et Russell 1999). Je rendrai ainsi compte des différentes manières dont le sujet peut se rapporter à ses états affectifs.
5 février 2014
Résumé :
Toute science dépend de la connaissance que l’on a de la nature des êtres humains. Le Traité de la Nature Humaine (1739) de David Hume se fonde sur cette idée. Ainsi, son projet philosophique prévoit la formulation d’une théorie de l’esprit, d’une théorie des passions et d’une morale des êtres humains. Dans ce cadre descriptif, Hume nous offre une analyse du processus de formulation des évaluations morales. À ce sujet, il affirme que le sens moral que l’on possède s’appuie à la fois sur le principe naturel de la sympathie qui permet aux êtres humains de ressentir les passions d’autrui, et sur un type particulier de sentiments qu’il définit comme moraux.
Je vise à répondre à la question concernant la relation entre ces trois éléments : le processus d’évaluation morale, la capacité humaine de recevoir les passions d’autrui et l’apparition des sentiments moraux. Pour ce faire, je donnerai d’abord les outils nécessaires à la compréhension de la théorie de l’esprit élaborée par Hume, et de la formulation des jugements moraux. Ensuite, j’expliquerai le fonctionnement du mécanisme sympathique. Je décrirai enfin le processus de formulation des évaluations morales en soutenant que les sentiments moraux en déterminent le contenu.