
Historique
Activités académiques
Fillosophie a fait partie du 8e Congrès International des Recherches Féministes dans la Francophonie. Une membre organisatrice a co-présidé et co-présenté le débat « La domination masculine dans des domaines universitaires stéréotypés, pratiques, luttes et perspectives féminines en milieu académique ».
Voici les détails:
8e CIRFF
Nanterre, France
Université Paris Nanterre
Débat : « La domination masculine dans des domaines universitaires stéréotypés, pratiques, luttes et perspectives féminines en milieu académique »
Jeudi, 30 août 2018, à 15h40
Salle de séminaire Weber 1
Débat : « La domination masculine dans des domaines universitaires stéréotypés, pratiques, luttes et perspectives féminines en milieu académique »
Par Sophie Nicolas-Lefevre (Groupe pratiques et analyses féministes CEMEA) et Tania Bustillo (Fillosophie)
Résumé de la problématique
On connaît la difficulté pour les étudiantes en philosophie, les enseignantes de philosophie et finalement toute femme s’intéressant à la philosophie de pouvoir penser leur domination dans cet univers très masculin, et dans une histoire de la philosophie marquée au bas mot par un primat des hommes. En effet, la conception de l’universel propre à la démarche philosophique elle-même rend au départ difficile le fait de pouvoir même prendre conscience de cette domination - pourtant bien réelle - subie. De plus, il peut être plus difficile de prendre conscience de la domination masculine, parce que l’on subit une injustice herméneutique telle que développée par Miranda Fricker, parce que l’on possède des biais identitaires conscients et inconscients ou parce que l’on intériorise la menace du stéréotype.
Les recherches féministes sur la place des femmes en philosophie sont quasi inexistantes - mis à part le projet Fillosophie et quelques recherches universitaires - dans la francophonie. Quels outils serait-il possible de mettre en place ? Quelle création de réseaux pourrait émaner entre différents espaces de la francophonie ? Comment transmettre les savoirs des philosophes féministes pionnières ?
Fillosophie a fait partie du 7e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie. Deux des membres fondatrices ont participé à la table ronde « Doit-on être toujours féministe en philosophie? »
Voici les détails:
7e CIRFF
Montréal, QC
Université du Québec à Montréal (UQAM)
Table-ronde: «Doit-on toujours être féministe en philosophie?»
Vendredi, 28 août 2015, à 9h00
Local DS-1520
Table-ronde : «Doit-on toujours être féministe en philosophie?»
Par Sarah Arnaud, Marie-Anne Casselot et Aline M. Ramos
Résumé de la problématique
La philosophie est la discipline en sciences humaines ayant le plus bas taux de représentation féminine. Cette faible proportion féminine, au Québec et ailleurs, représente un problème majeur qui doit être questionné et sur lequel il est indispensable d’agir afin de changer la situation. La table ronde proposée entend répondre à un double enjeu. Nous souhaitons d’une part faire ressortir les défis et les problématiques auxquels font face les femmes en philosophie. Il s’agit d’autre part d’interroger la place de la philosophie féministe en tant que discipline philosophique pour comprendre non seulement ce qu’elle est, mais aussi qui en sont les spécialistes et pourquoi.
Notre table-ronde s’articulera donc autour de la problématique suivante: «Doit-on toujours être féministe en philosophie?».
Délibérément normative et polémique, cette question nous permettra d’engager le débat sur le lien entre l’enjeu de la représentation des femmes en philosophie et le champ de la philosophie féministe. Cette question permettra de discuter, par exemple, de la position ambiguë de la «féministe attitrée» du département, soit cette professeure de philosophie à qui revient le cours de «féminisme», cours indispensable, mais considéré comme moins rigoureux que les autres plus «classiques» des champs «nobles» de la philosophie. Nous envisagerons alors les impacts de cette «fonction», en réfléchissant sur le rôle des femmes philosophes et sur leur mobilité sociale.
Cette investigation nous mènera à la question suivante, à savoir si être femme en philosophie nous «rend» féministes: devient-on nécessairement militante lorsqu’on est une femme en philosophie pour faire face au climat parfois hostile de la discipline?
Finalement, nous considèrerons les conditions de possibilité de l’engagement féministe en philosophie, à travers les questions du rôle pratique des philosophes, femmes et hommes, et de l’enseignement théorique de la philosophie féministe. Par quels moyens et grâce à qui pourrait-elle diversifier la profession en même temps que la discipline, et plus globalement, avoir un impact positif sur la société?
Programme détaillé
1. «Doit-on faire de la philosophie féministe pour être féministe en philosophie?» de Dominique Leydet.
Cette question présuppose le partage de la prémisse suivante : la faible présence des femmes dans les départements de philosophie pose un problème de justice. Vouloir changer cette situation, c’est prendre une position que l’on peut qualifier de féministe au sens où ce terme, dans son acception générale, désigne un engagement intellectuel et pratique en faveur de la justice pour les femmes. Dans les départements de philosophie, cela peut vouloir dire s’engager en faveur d’un certain nombre de mesures concrètes, notamment la mise en pratique d’une politique d’embauche «volontariste» ou encore la création d’espaces de discussion afin d’améliorer le «climat» de nos départements. Mais ces mesures restent, en un certain sens, extérieures à la discipline. Or, dans l’analyse des causes pouvant expliquer la faible représentation des femmes, on défend également l’idée que c’est la philosophie elle-même qui doit faire l’objet d’une critique féministe. On peut penser, par exemple, à la critique d’une certaine conception de la rationalité et de l’universalité ou encore à la façon dont la philosophie a construit les objets dignes de son intérêt. Dans ce cas, être véritablement féministe en philosophie supposerait non pas seulement de militer pour l’adoption de certaines mesures concrètes, mais aussi de faire de la philosophie féministe, c’est-à-dire d’intégrer une critique féministe de la philosophie dans notre pratique philosophique. Ces deux positions ne sont pas mutuellement exclusives, mais elles supposent des diagnostics différents sur la nature du problème et sur ce qui est requis pour le résoudre.
2. «Reconnaître les féminismes en philosophie» de Marie-Eveline Belinga
La question en elle-même est ambiguë pour les féministes que nous sommes, puisqu’en tant que philosophes il nous faut clarifier les concepts à partir desquels nous voulons réfléchir. Nous sommes conscientes qu’il ne va pas de soi, en raison d’une prétendue objectivité de la philosophie, de proposer une lecture ou une réflexion féministe à nos collègues philosophes non féministes. Qu’en est-il lorsque l’on se présente à la table des discussions en tant que féministe noire en philosophie ? Lorsqu’on parle de féministes en philosophie, de quelles féministes et de quels féminismes parle-t-on exactement? Les derniers débats autour de charte de la laïcité ont mis aux défis nos solidarités féministes au Québec. Ils ont mis en exergue certaines de nos différences et ont remis en question nos interprétations individuelles et collectives de l’autonomie et de la liberté. Ces débats ont montré l’importance de construire un espace de discussion sécuritaire afin de faire émerger les voix de celles qui sont « minorisées » à l’intérieur des discours dominants.
Doit-on toujours être féministe en philosophie? Je pense que pour être féministe en philosophie, il faut d’abord assumer sa responsabilité de féministe en accordant une «vraie place» aux «conceptions du monde», aux «connaissances», aux «vérités» qui s’expriment en dehors des discours qui ont pris le contrôle des espaces politiques et académiques en philosophie et chez certaines féministes. J’espère à travers cette table-ronde, encourager une réflexion sur notre avenir au Québec comme féministes en philosophie. En tant que femme noire exerçant une activité intellectuelle dans une société occidentale, mon vécu est particulier. Comme sujet de mon expérience, je ne peux vivre mes activités philosophiques qu’aux intersections de ma «classe», de mon « sexe » et de ma «race». Cette expérience propre à ma condition, nourrit hors de tout doute, ma réflexion et mon engagement moral et politique. Être féministe noire est pour moi un rempart indispensable pour assumer ma posture politique, protéger mon intégrité de penseuse et mon identité de femme noire.
3. «Quel rôle pour les femmes en philosophie?» de Sarah Arnaud et Aline M. Ramos.
Dans le milieu philosophique, les femmes ont un rôle souvent considéré comme minoritaire. Leur sous-représentation numérique et la vision de la philosophie comme étant un domaine masculin donnent souvent lieu à un climat hostile et discriminatoire pour les étudiantes, chercheuses et professeures. Ce rôle imposé de minorité les oblige, pour évoluer dans un environnement plus acceptable, à endosser ce que nous décrirons comme deux autres rôles à la fois nécessaires et contraignants.
D’une part, celui de philosophe experte de la matière. En effet, nous montrerons qu’elles se voient contraintes de fournir des efforts supérieurs à ceux des hommes pour conserver une place pourtant équivalente, voire trop souvent inférieure à celle des hommes, dans le milieu académique. Cela s’accompagne alors d’un second rôle : celui de « sensibilisatrices » au sein de leur milieu académique, qui devient parfois un rôle de militance, nécessaire à la prise de conscience du problème par leurs collègues, à la fois femmes et hommes.
Nous décrirons alors le paradoxe des rôles des femmes en philosophie, qui découle de ce double mandat : le rôle de sensibilisation aux difficultés inhérentes d’être une femme en philosophie se fait au détriment de celui de la gestionnaire experte du domaine, tout en lui étant nécessaire.
L’exemple de Fillosophie, regroupement qui cherche à promouvoir la place des femmes en philosophie à l’UQAM, nous permettra d’illustrer ce paradoxe et de montrer que plus il y a de femmes qui endossent ces rôles de manière active, moins les femmes auront à les endosser dans le futur.
Congrès Annuel de la Société de Philosophie du Québec à l’ACFAS (Association Francophone pour le Savoir)
Mardi, 26 mai 2015
11h à 12h30
UQAR – E-409
Plenière du Comité d’Équité de la SPQ – La place des femmes en philosophie : passons à l’action !
Panel
Présidence/animation : Marianne DI CROCE (Cégep de Saint-Jérôme)
ParticipantEs: Guillaume BEAULAC (Yale University), Christine DAIGLE (Brock University), Zoli FILOTAS, Marie-Eve JALBERT (Université de Montréal), Roxane NOËL (UQAM – Université du Québec à Montréal).
Vendredi, 29 mai 2015
14h à 15h30
UQAR – E-406
Colloque: Exprériences et parcours des femmes en philosophie (partie 2)
Communications orales
Présidence/animation : Mélissa THÉRIAULT (UQTR – Université du Québec à Trois-Rivières)
14h00 Alice LIVADARU (UQAM – Université du Québec à Montréal)
Fillosophie : promouvoir la place des femmes en philosophie
Résumé: La communication visait à présenter le comité Fillosophie, regroupement d’étudiantes en philosophie à l’Université du Québec à Montréal ayant comme objectif de mettre en valeur l’importance de la place occupée par les femmes en philosophie. L’atteinte de cet objectif passe par l’organisation de conférences mensuelles, ouvertes à toutes et à tous, offrant un espace privilégié dans lequel les étudiantes en philosophie peuvent exposer leurs projets et en discuter avec leurs collègues. Cette initiative a vu le jour suite à la constatation que les femmes en philosophie sont moins nombreuses que leurs collègues masculins, et qu’elles ont moins tendance à prendre la parole et à s’impliquer au département. Fillosophie souhaite, par ses activités, promouvoir la présence active de femmes et faire rayonner leurs travaux dans le milieu académique.
14h30 Louise Caroline BERGERON (UQAM – Université du Québec à Montréal)
Ce qui se dit dans les Salons… : sur l’absence de diversité en philosophie
15h00 Xander SELENE Chercheure (indépendante)
Oléoduc en fuite : le cas des femmes en philosophie au Québec